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Coronavirus : BAM Emballages reste sur le pont

Publié le : 02/05/2020 18:30:36
Catégories : Actualités de l'emballage

Le Journal des Entreprises

Par Jean-Marc Le Droff, le 30 avril 2020

Anthony Morin a repris BAM Emballages il y a trois ans. Depuis le début de la crise, avec ses neuf salariés, il assure la continuité de l'approvisionnement de ses clients pour qu'ils puissent continuer à expédier leurs marchandises.
« Nous ne pouvions pas concevoir de nous arrêter du fait de la typologie de nos clients, qui travaillent pour beaucoup dans le secteur agroalimentaire et l’industrie. Cesser de les livrer les aurait mis dans une situation très compliquée », confie Anthony Morin, qui a repris l’entreprise BAM Emballages (9 salariés, 3 M€ de CA) il y a trois ans.

Sans emballage, pas d’expédition

Parmi ses clients, BAM Emballages compte en effet de grandes coopératives agricoles (Cooperl, Eureden, Le Gouessant, etc.), des poids lourds de l’agroalimentaire (Hénaff, Capitaine Cook, Chancerelle, etc.) et de grands noms de l’industrie bretonne : Cadiou, Kohler-SDMO ou encore Armor Lux. Mais aussi des PME et TPE plus modestes. « Sans emballages appropriés, il leur est impossible d’expédier leurs productions, dont beaucoup sont essentielles en cette période de crise sanitaire », souligne Anthony Morin, qui a vu son activité se contracter de près de 30 % depuis le début de l’épidémie de Covid-19. De quoi stopper net un développement pourtant soutenu depuis le rachat de l’entreprise : 25 % de croissance cumulée en trois ans, et 10 % sur les douze mois précédant la crise.

Surcroît d’activité dans l’agroalimentaire et la vente en ligne

« Nous avons traversé une période de forte inquiétude avec un gros coup de frein chez nos clients industriels, notamment dans la plasturgie ou la découpe laser. Par contre, nous avons dû faire face à un surcroît d’activité dans toute la filière agroalimentaire, mais aussi du côté du commerce en ligne que ce soit pour l’alimentaire, le bricolage ou encore les végétaux. Toutes nos équipes se sont donc mobilisées pour assurer la continuité de service auprès de ceux qui continuaient à travailler. Nous avons notamment la chance d’avoir notre propre flotte de camions, ce qui nous a permis de nous affranchir des contraintes de transport qui restent chaotiques à l’heure actuelle », détaille le directeur.

« Il a fallu jongler pour assurer les approvisionnements »

Pour sécuriser ses approvisionnements en produits les plus sensibles, - et notamment les cartons, films de palettisation et rubans adhésifs -, le directeur a fait jouer son réseau. « Nous avons fait appel à plusieurs fournisseurs afin de pouvoir surstocker, en panachant les commandes pour avoir suffisamment de matière et en prenant les devants par rapport aux délais de livraison qui sont plus forcément plus longs. Il a fallu jongler, mais au final nous sommes parvenus à éviter la rupture pour nos clients : ils savent que nous avons suffisamment de stocks », indique-t-il.

Chez BAM Emballage, un vaste entrepôt et une équipe peu nombreuse ont facilité  le respect des gestes barrière.
Chez BAM Emballage, un vaste entrepôt et une équipe peu nombreuse ont facilité le respect des gestes barrière. - Photo : © BAM Emballages

Anthony Morin a également pris des mesures afin d’éviter d’avoir recours au chômage partiel. « Nous avons organisé des formations en interne pour nos commerciaux qui ne peuvent pas aller voir leurs clients. Certains d’entre eux se sont même transformés en chauffeurs pour assurer des livraisons. Tous nos salariés sont sur le pont car nous avons la chance d’avoir un espace suffisamment grand pour respecter les mesures sanitaires. Nous leur avons également fourni des produits d’hygiène, notamment des gants et du gel hydroalcoolique. Nous en avions à disposition car nous en distribuons à nos clients, et nous les mettons également à disposition du réseau Produit en Bretagne, dont nous faisons partie », explique le dirigeant, qui n’envisage pas un retour à la normale avant plusieurs mois.

« La reprise risque d’être très lente… »

« Pour les semaines qui viennent, on va vraiment être sur un pilotage au jour le jour. La reprise à venir risque d’être très lente : à mon avis, on ne verra rien de solide au mieux avant septembre. Beaucoup de nos clients sont en activité réduite, ou travaillent sur des commandes passées avant le confinement. Mais ils n’ont reçu que peu de commandes, voire aucune depuis plus d’un mois. Et l’on sait malheureusement que certains d’entre eux auront plus de difficultés que d’autres à se relever. Comme beaucoup d’entreprises de notre taille, on craint les défaillances et les difficultés de paiement qui pourraient les accompagner », s’inquiète Anthony Morin, qui reste cependant combatif. « Nous savons que nous ne sommes qu'un des maillons de cette grande chaîne de personnes qui se lèvent tôt et travaillent dur pour continuer à approvisionner les Français. Mais nous savons aussi que si ce maillon casse, c'est toute la chaîne qui peut se retrouver à l’arrêt », conclut-il.